La vape by Don Tracy

La vape by Don Tracy

Auteur:Don Tracy [Tracy, Don]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
ISBN: 9782070495740
Google: YfbNPAAACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1959-05-14T23:00:00+00:00


CHAPITRE X

Quand Midge retrouva la voix, ce fut pour émettre un petit cri affolé :

— Bongo ! souffla-t-elle. Ils vont faire du mal à Bongo !

Elle voulut passer, malgré mon bras qui la retenait, mais je la repoussai derrière moi. Pourtant, Fisher avait eu le temps de la voir et son sourire devint plus ignoble encore.

— Dis donc, Burt, elle est drôlement mignonne, ta gosse. Fais-la voir un peu.

— Si tu la touches, je te tue, Nick.

Ma voix n’était qu’un chuchotement.

Fisher resta impassible.

— Allons, allons ! Sois pas comme ça. Faut pas être égoïste. Tu veux pas garder cette belle pépée pour toi seul, non ? Y a de quoi faire plaisir à pas mal de gens, la façon qu’elle est roulée !

Il s’avançait sur nous, tout en parlant. Je sentais mes tripes se nouer : ce n’était pas la peur, c’était quelque chose que je n’avais pas ressenti depuis longtemps, une rage démente qui me saisissait d’un seul coup du temps où je buvais – une fureur folle, avant le black-out, et qui seule demeurait dans ma mémoire.

— N’approche pas ! grondai-je.

— Allons, allons !

Il allait empoigner Midge, mais elle se dégagea, et se rua vers la chambre de Bongo. Je le visai au menton, stupidement, oubliant les bagarres sauvages de Raiford, où seuls les coups en vache avaient cours. Nick bloqua mon poing et, au même instant, me plaça une manchette en travers du cou. Ça me fit l’effet d’un coup de hache. Je m’effondrai comme un sac de sable mouillé.

J’entendais et je voyais tout, mais mes membres ne m’obéissaient plus. Je vis Fisher saisir Midge à bras-le-corps, la soulever de terre. Il plaqua une main sur sa bouche quand il comprit qu’elle allait crier et, avec un rire abject, la ramena dans la pièce et la jeta sur le divan. Midge tomba à plat ventre et, avant même de se retourner et de se redresser, elle tira sur sa jupe.

— Maintenant, tu vas être sage, lui dit Fisher. Si tu gueules, on pourrait réduire ton bonhomme en chair à pâté.

L’effet fut immédiat. Midge ouvrait la bouche pour hurler, mais aucun son n’en sortit. Les yeux arrondis, la figure blanche, elle parvint à s’asseoir et ne chercha plus à fuir. Je laissai échapper des grognements et des gargouillis, en essayant de lui dire de rester tranquille, de ne pas les contrer. Fisher et son copain se tournèrent vers moi.

— Qu’est-ce que tu me racontes ? demanda Fisher. Tu veux peut-être me parler de Bill Logan ?

Le second type ne faisait pas le rigolo. Il avança d’un pas et me balança son pied dans les côtes.

— Tu vas causer, oui ? dit-il. On est pressés.

— Assez ! cria Midge. Ne lui faites pas de mal !

Fisher la salua cérémonieusement.

— On veut pas lui faire du mal, ma jolie. Il a qu’à dire à mon pote comment ça se goupille pour Bill Logan.

Le copain m’empoigna sous les aisselles pour me remettre debout. Je pèse quatre-vingts kilos et quelques, et il ne parvint pas à me redresser complètement, mais il me traîna et me poussa dans le fauteuil où avait été assise Ethel Bengstorm. Il resta



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